Démasquer la soie
Définition
La soie est une fibre textile d'origine animale produite par de nombreux insectes mais celle qui nous intéresse est issue du cocon de la chenille (appelée aussi ver à soie) du Bombyx du Mûrier (Bombix mori). La soie aurait été découverte entre 2000 et 3000 avant notre ère.
La technique permettant de transformer la fibre en fil de soie date de 2500 av. J.-C. et vient de Chine par la Route de la soie. Elle a été jalousement gardée secrète jusqu'en 560. En Europe, la production a commencé au VIe siècle, pour arriver en France au XIIIe siècle.
L'élevage des vers à soie est appelé “sériciculture”.
La soierie désigne aussi bien la fabrication de soie que la marchandise ainsi produite ou que le lieu où on la produit ou on la commercialise.
Composition
La soie est une protéine, la fibroïne, constituée d'un polymère d'acides aminés. C'est essentiellement une répétition d'acides aminés hydrophobes alanine-glycine. Elle a une structure en feuillet bêta. Voilà, c’est dit.
Méthode d'identification des fibres d'une soierie par la calcination
Un moyen infaillible de mon prof de technique des matériaux, l’adorable Dott. Erba, pour reconnaître la soie est de brûler les fils de supposée-soie. S’il d’agit de soie pure (bingo !), les fils brûleront lentement avec une petite flamme. La soie s’enflamme plus aisément que la laine, mais moins facilement que le coton, et la flammèche qui la consume s’éteint d’elle-même très rapidement. La fumée qui s’en dégage s’envole vite, formant un filet opaque ; et la cendre de soie pure, grisâtre, s’écrase facilement sous les doigts, impalpable, dégageant une odeur de cheveux ou de plumes brûlées.
Il est possible que la soie soit mixée avec d’autres fibres (plus de résistance, baisse du coût, etc.). Si c’est le cas, l’opération citée ci-dessus aura un résultat différent :
Les fibres de viscose brûlée ne laissent presque aucun résidu, ceux-ci sont impalpables et de couleur noire. Cette fibre s’enflamme rapidement, générant un flash avec une flamme jaune, comme le coton. Sa combustion dégage une odeur faible, comme celle d’un morceau de papier journal enflammé. Comme le coton, puisque toutes deux sont des fibres cellulosiques.
Les fibres de polyester laissent un résidu noir, dur au toucher après avoir refroidi (le polyester est du plastique, je ne me lasserai jamais de le répéter) et d’un aspect brillant. Le polyester brûle plus rapidement que la viscose et dégage une flamme bleue, sa structure fond et crépite un peu. La combustion de fibres de polyester dégage une odeur vinaigrée, légèrement aigre, qui prend au nez. Il n’y a pas de cendres.