L'histoire de la soie est fascinante
Origines de la soie
La légende dit que Leizu, impératrice de Chine au XXVIIe siècle av. J.-C. (tandis que les égyptiens construisaient leur première pyramide) découvrit la soie alors qu’elle buvait son thé, assise à l’ombre d’un mûrier. Un ver à soie tomba dans son thé et la chaleur de la tasse détendit l'unique fil de soie. Elle se rendit alors compte que ce fil très long était aussi particulièrement doux.
Une version plus « lyonnaise » raconte que la fille d'un roi en voyage en Asie voulut acheter de beaux papillons. Ces papillons, qu’aucun or peut acheter et qu'elle ramène dans son pays, donneront des vers à soie.
Quoiqu’il en soit, l’origine de la soie se situe sans aucun doute en Chine, entre 3000 et 2000 ans av. J.-C.. Pendant trois millénaires, elle est restée l’exclusivité de la Chine qui en a fait le commerce, grâce à l’ouverture des fameuses « Routes de la soie », sans pour autant en partager le secret. L’histoire parle ensuite d’espions, de moines voleurs et de subterfuges qui mènent à l’inexorable diffusion de la soie en Europe occidentale et dans le reste du monde, à la fin du Moyen Âge.
La Soie en Europe
Les principales routes de la soie entre 500 av. J.-C. et 500 ap. J.-C.
L’Empereur byzantin Justinien, qui développa la production de soie en Europe orientale au Ve siècle av. J.C.
À partir du IXe siècle, Catanzaro en Calabre (sous domination byzantine) devint la capitale européenne de la soie avec une grande installation d'élevages de vers à soie qui produisait toutes les dentelles et les linges utilisés au Vatican. Mais les tissus sont très coûteux et ne correspondent pas à la demande française grandissante de tissus plus légers. C’est François Ier, en 1540, qui accorde à la ville de Lyon le monopole français de la production de soie. Lyon en devient donc la nouvelle capitale européenne dès le XVIe siècle.
(Je ne détaille pas plus, mais si vous avez envie de savoir ce qu’ont été les Lois Somptuaires, allez voir ici. Je pense que je vais essayer de développer dans un autre post, c’est fascinant).
Ère moderne : essor, crises et développement
Pendant la Révolution industrielle, la mécanisation du tissage permet l’émergence de la voix des « canuts », les ouvriers lyonnais de la soie. Plusieurs maladies du ver à soie donnent un coup à l’industrie de la soie (hausse des prix et diminution de l’importance de la soie dans l'habit bourgeois). L’ouverture du canal de Suez ainsi que l’industrialisation des pays asiatiques (Chine et Japon) mettent à mal l’industrie française de la soie.
Fanion de soie de la devise des canuts
Métier à tisser mécanique, à la Maison des Canuts à Lyon
En 1884, une nouvelle invention va enfin achever le marché mondial la soie : la viscose. On l’appelle aussi soie artificielle, ou rayonne. Et après la Seconde Guerre mondiale, l’invention des fibres synthétiques, telles que le nylon, réduit encore drastiquement l’usage de la soie dans le monde.
L’Italie parvient difficilement à se remettre de la crise, mais n'est pas le cas de la France.
Aujourd’hui, comme aux origines, la soie est produite en Asie, principalement en Chine. En 1996, elle produit près de 70% des 81 000 tonnes mondialement produites. Entre 1995 et 1997, la production chinoise s’est réduite de 40 % dans l’objectif de faire remonter les prix, suscitant depuis des menaces de pénurie. Depuis que je travaille à mon compte, le prix de la soie finie imprimée a augmenté de 25%.
Le soie que j’utilise pour les kimonos et les foulards est donc produite en Chine et imprimée en Italie, dans la région de Côme (le Lyon italien), comme majeure partie de la soie en Europe.
Je ne vais pas détailler plus ici, si vous avez envie d’en savoir plus (comment vous en vouloir, c’est tellement passionnant !), il y a un article Wikipedia très complet dédié à l’Histoire de la soie.
